OSHO – L’ÉNERGIE
« La première chose est de sentir son énergie. La question n’est pas de savoir comment l’utiliser. Il s’agit d’abord de la sentir ; comment la sentir intensément, passionnément, totalement. Et la beauté vient du fait que quand tu as senti ton énergie, de cette sensation même émerge la prise de conscience suivante : comment l’utiliser. L’énergie commence à te diriger. Ce n’est pas toi qui diriges l’énergie : au contraire, l’énergie commence à bouger de son propre gré et tu la suis simplement. Alors il y a spontanéité et liberté.
Si tu essaies d’utiliser l’énergie, deux choses vont se produire. Premièrement, dès le début tu te mets dans une position de dualité, dans laquelle tu es séparé de l’énergie – ce qui est faux, ce qui crée une coupure, ce qui est la base de toute schizophrénie. Dès le début tu contrôles ton énergie, tu la manipules ; et ceci ne peut être fait que par le mental. Il est le manipulateur principal, il essaie toujours de tout contrôler. Et s’il contrôle l’énergie, il ne peut lui permettre d’aller trop loin; il a une limite. Au delà de cette limite il ne peut permettre à l’énergie de bouger. Et quelle est la limite au-delà de laquelle la « tête » ne permet jamais d’aller ? C’est lorsque l’énergie devient orgasmique. Alors le mental prend peur, parce qu’il commence à fondre et il perd son contrôle. Il est au-delà de sa limite ; il se passe alors quelque chose qui n’est pas contrôlable. C’est pourquoi, juste avant que cela se produise, le mental se retire.
La « tête » est non-orgasmique ; elle ne permet pas l’expérience orgasmique. Il peut s’agir de sexe, d’amour, de beauté, de musique, de danse, de n’importe quoi, mais elle ne permet jamais l’expérience orgasmique. Elle retient, simplement, parce qu’être orgasmique veut dire être hors de sa tête. Elle est soufflée ; et elle a très peur de ça, naturellement – c’est une sorte de mort, de perte de contrôle. Alors si tu te demandes comment utiliser l’énergie dès le départ, le mental prendra la position de contrôleur, de directeur.
Et deuxièmement: si le mental essaie de contrôler, toute ton énergie ne pourra jamais t’être disponible, parce que la tête ne peut fonctionner que superficiellement ; elle ne peut pas aller vers le centre. Les pensées ne peuvent pas rejoindre le centre de ton être ; le centre de ton être est absolument sans pensée. Il est silence, aucun mot ne l’a jamais pénétré. Un silence vierge ; le mental ne peut y interférer. Alors, si la tête est en contrôle, tu utiliseras uniquement les énergies superficielles qui sont mobilisables sur la circonférence. Les énergies y sont très limitées. Alors on se sent très facilement fatigué, exténué. On n’est pas connecté, on n’est pas relié à la source réelle des énergies.
Pour rendre tout cela encore plus compliqué, cette appellation de Tantrisme recouvre aujourd’hui une branche importante et reconnue du bouddhisme tibétain (dont émanait par exemple) le célèbre Tchogyam Trungpa, ainsi que la forme très occidentalisée que nous proposons sous le terme de Néo-Tantra. Méfions nous donc de toute généralisation et de toute idée rapide à propos de ce qu’est ou n’est pas le Tantra. Laissons cela aux érudits et aux spécialistes. Restons simplement avec notre conscience de nous mêmes dans l’expérience du moment qui demeure l’essentiel de la pratique de ce Yoga de la conscience.
Ces deux problèmes surviennent si tu poses la question « comment utiliser l’énergie ? »
Mon approche est celle-ci : fais l’expérience de ce qu’est l’énergie. Alors deux choses se produiront à nouveau.
Premièrement tu verras que tu es énergie. Pour la première fois, tu seras vraiment naturel. Et la seconde chose : tu peux aller avec l’énergie, là où elle veut aller, en pleine confiance. Alors la vie entière devient orgasmique. L’orgasme sexuel est le plus bas, il est biologique ; mais il y a des milliers d’orgasmes supérieurs. En écoutant de la musique, celui qui est vraiment amoureux de la musique devient orgasmique. C’est un phénomène plus élevé : quelque chose de plus profond est réveillé. En dansant, on peut entrer dans l’orgasme. Cela n’a rien à voir avec le biologique, avec le physique ; c’est quelque chose d’intérieur. Ou en voyant la beauté, un simple coucher de soleil, la joie immense de regarder les nuages multicolores, tous ces mystères … et on s’arrête de respirer, le cœur oublie un battement et une grande joie émerge.
L’énergie doit être sentie. Voici le travail que nous faisons ici : l’énergie doit être sentie dans sa totalité et alors elle prend possession de toi, et alors elle te conduit ; et là où elle te conduit, c’est bon. Là où elle te conduit, c’est divin. »